Alcatel met tout le monde au régime des stock-options. D'ici à
quelques mois, l'ensemble des 120 000 salariés du groupe de télécommunications devrait pouvoir souscrire à un plan d'options sur titres. L'entreprise que dirige Serge Tchuruk deviendra alors l'une des rares françaises à arroser la totalité de son personnel. La plupart en effet limitent cette possibilité à une poignée de salariés triés sur le volet. Cela dit, si Alcatel donne à tous la possibilité de participer aux agapes, elle ne leur donne pas les mêmes fourchettes. Ce programme rend donc paradoxalement plus criantes les différences que les entreprises font aujourd'hui entre une poignée de «collaborateurs dont la contribution aux succès futurs de l'entreprise est jugée déterminante» et les autres.
Dans son application, ce plan qui porte sur 7,2 millions d'options distingue trois catégories. La grande majorité des salariés se répartira 1,8 million d'options. Pour cela, ils devront au préalable souscrire à une augmentation de capital de 600 000 actions. Chaque action leur donnera droit à 4 options (jusqu'à 10 actions achetées) et à 2 options, au-delà. «Nous avons souhaité impliquer l'ensemble du personnel, de manière à les faire participer à la philosophie de l'entreprise.» A voir, rétorque la CFDT, qui préfère le principe déjà répandu dans l'entreprise du plan d'épargne-entreprise, «où le salarié prend moins de risque». «Nous ne ferons pas de campagne de dénigrement, mais nous allons clarifier les mots», dit prude