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Libération

Alstom ne digère pas son échec taïwanais. Evincé pour la construction d'un TGV, le groupe porte plainte.

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publié le 15 janvier 2000 à 21h56

Une drôle d'affaire vient de jeter un froid dans les relations

euro-taïwanaises. Le français Alstom et l'allemand Siemens n'ont pas supporté de voir leur rival japonais Mitsubishi les devancer dans la compétition qui les oppose pour la fourniture du premier TGV de Taïwan. Réunis au sein du consortium Eurotrain, ils viennent de déposer plainte contre le comité de sélection de Taiwan High Speed Rail Corp. (THSRC), qui, le 28 décembre, désignait le consortium japonais Taïwan Shinkansen (TSC), dirigé par Mitsubishi, comme «candidat prioritaire» pour négocier l'équipement de la liaison à grande vitesse Taipei-Kaohsiung.

L'enjeu est important. Les commandes de TGV ne sont pas si nombreuses (la dernière remonte à 1993 en Corée, la prochaine est attendue en Chine) et celle-ci pèse quelque 20 milliards de francs. Pour motiver sa plainte, le consortium européen se base sur le fait qu'il avait lui-même été déjà choisi comme candidat prioritaire il y a deux ans et que, contrairement au projet japonais, son train a déjà été testé (avec succès). «Les clauses qui nous liaient à notre partenaire taïwanais faisaient que l'on devait avoir la commande, à un prix compétitif. Le but de notre plainte est donc de forcer les Taïwanais à interrompre les négociations avec les Japonais pour les reprendre avec nous», explique-t-on chez Alstom. Comment Eurotrain explique-t-il alors le retournement taïwanais? «Soit à cause de raisons politiques que nous ne connaissons pas, soit parce que certains membres