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Libération

Dernières cartouches de Mannesmann pour échapper à Vodafone. Klaus Esser, le PDG, a promis que l'action vaudrait bientôt 350 euros.

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publié le 15 janvier 2000 à 21h56

Berlin, de notre correspondante.

Après le poupon faisant savoir qu'il ne veut pas d'une «mère hostile», les grands panneaux «stop» brandis à l'adresse du prédateur anglo-saxon et les dizaines de pages de publicité tout aussi créatives, le groupe allemand Mannesmann a joué vendredi la carte du très sérieux professeur Esser pour tenter de convaincre ses actionnaires de rejeter l'offre d'échange de l'anglo-américain Vodafone-AirTouch. Lors d'une conférence de presse, le patron du groupe, Klaus Esser, a répété une bonne dizaine de fois, au ralenti et hachant ses phrases comme s'il s'adressait à des idiots: «Mon conseil aux actionnaires: ne faites rien. Jetez tout simplement les offres indésirables à la poubelle.»

L'avenir radieux. Mannesmann, sans Vodafone, est promis à un avenir sensationnel, assure Klaus Esser dans un document de 9 pages et 12 graphiques: plus de 60% de croissance dans les télécommunications en 2000 (après 70% en 1999), puis une moyenne annuelle de 39% de progression jusqu'en 2003. En comparaison, les perspectives de Vodafone d'une croissance annuelle de 24% semblent presque poussives. L'action Mannesmann, cotée autour de 250 euros vendredi, a une «valeur potentielle d'au moins 350 euros», a assuré Klaus Esser, soit bien davantage que l'offre d'échange de Vodafone qui équivaudrait à environ 270 euros.

Pour montrer que ce ne sont pas là paroles en l'air d'un manager sur la défensive, Esser a sorti un nouveau joker: si l'action n'a pas atteint les 350 euros d'ici à