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Libération

Le patron de Telefonica préfère les options à l'opinion. Villalonga, ami d'Aznar, est contesté pour sa gestion «peu morale».

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publié le 17 janvier 2000 à 21h55

Madrid de notre correspondant

Il ne parle pas à la presse, mais on ne parle que de lui. Rarement un patron espagnol aura autant prêté le flanc à l'admiration, à la polémique et au rejet mêlés. L'homme qui a lancé la semaine dernière une réorganisation à 21 milliards d'euros (près de 140 milliards de francs) de son groupe, Telefonica, est au coeur d'une affaire de stock-options, qui pourrait être cuisante pour le parti au pouvoir (Parti populaire, PP) à l'approche des élections générales de mars 2000 (1). Car c'est bien lui qui, à la mi-novembre, a orchestré la retentissante sortie en Bourse de Terra, filiale de Telefonica pour l'Internet ­ pourtant déficitaire ­, à l'issue de laquelle l'action a «explosé» et a permis à une poignée de dirigeants disposant de stock-options de voir leurs «avoirs» battre des records. C'est ainsi que le délégué Juan Velasco a pu gagner en quelques heures 414 millions de francs! Et provoquer la stupeur dans le pays, et la réprobation de l'ensemble de la classe politique, des syndicats et de l'Eglise, selon le leitmotiv: «légal, mais pas moral».

«Cyclone». L'homme par qui est venue la tempête, lui, reste toujours de marbre. L'autre jour, au cours de l'une de ses rares confidences à la presse, Juan Villalonga réagissait au tollé par cette formule laconique: «Pendant toute la polémique, l'action Telefonica est montée de 28%.» Cynisme? Sens de la répartie? Refus de reconnaître ses excès? Un peu tout cela peut-être. Ce qui ne fait pas de doute, c'est qu