Bruxelles envoyée spéciale
Au 8e étage de la tour Electrabel à Bruxelles, l'ambiance est quasiment religieuse. Les yeux rivés sur des écrans où défilent chiffres et courbes, des traders passent des ordres par téléphone. Seule fantaisie dans la pièce, une télé dans un coin, diffuse en continu les programmes d'une chaîne météo. Parfois, l'un des traders lève la tête et s'inquiète du temps qu'il fait sur Londres ou sur Paris. Interroge les prévisionnistes pour connaître l'évolution du temps. Pas pour profiter d'un week-end ensoleillé. Mais bien pour savoir si le prix de l'électricité qu'il est en train de vendre ne va pas s'effondrer ou grimper en flèche.
Les traders qui occupent ce bureau achètent ou vendent de l'électricité produite par les propres centrales d'Electrabel (premier producteur belge et filiale du groupe français Suez-Lyonnaise des Eaux) où n'importe quel autre producteur d'électricité d'Europe. Ils travaillent pour des très gros clients qui consomment plus de 100 gigawatts par an et qui, aujourd'hui, ont la possibilité dans certains pays d'Europe de choisir leur fournisseur d'électricité. Celle-ci est devenue une matière première comme les autres, qu'il est convient de dénicher au meilleur prix. C'est sur ce marché qu'Electrabel a décidé de se lancer depuis avril 1999. «Les grandes entreprises de sidérurgie, les grandes papeteries commencent à se fournir en électricité par le biais des bourses d'électricité, explique Annabelle du Parc Locmaria, du management de l'