Après l'Organisation mondiale du commerce (OMC), c'est au tour du
World Economic Forum de Davos d'être la cible des opposants à la mondialisation. Ceux-ci s'apprêtent à manifester dans la station des Grisons où se réunissent, comme chaque année du 27 janvier au 1er février, plus de 2 000 chefs d'entreprise, experts et hommes politiques. L'armée suisse a d'ailleurs décidé d'envoyer 70 militaires en renfort. Cette année, placée sous le signe des «nouveaux départs» (new beginnings, thème du symposium), les organisateurs attendent la visite de 30 chefs d'Etat et de gouvernement, dont Bill Clinton. Claude Smadja, directeur général du World Economic Forum, estime que l'amalgame entre Seattle et Davos est un contresens.
L'échec de Seattle et la montée des contestations contre la mondialisation vous inquiètent-ils?
Pas du tout. Je trouve même, au contraire, que ce qui s'est passé à Seattle est un événement rafraîchissant, en ce sens qu'il nous oblige à une réflexion en dehors des routines qui se sont installées ces dernières années. C'est un coup de semonce utile: il peut permettre de faire prendre conscience que la globalisation soulève, en arrière-plan, des angoisses et des problèmes bien réels. On ne peut se borner à vanter la rationalité économique de ce processus. «Le monde n'est pas à vendre», disaient avec raison les manifestants de Seattle. L'échec de Seattle a également montré que la globalisation ne pouvait se faire en prenant uniquement en compte les priorités des grands p