Et voilà Jean-Marie Messier contraint de sortir de sa réserve: la
pagaille qui règne dans la restructuration du téléphone européen l'y oblige. Hier matin, le patron de Vivendi a dû démentir officiellement une prochaine cession de sa filiale Cegetel, dont il contrôle 44%, à l'allemand Mannesmann, qui en possède déjà 15%. En échange, selon le scénario évoqué sur les marchés, le groupe français aurait pris une participation dans Mannesmann.
Il y avait urgence à mettre les choses au point: à la suite d'un article dans le Financial Times, hier, la rumeur estimait ce deal imminent, faisant grimper d'un coup de 3,3% l'action Vivendi à la Bourse de Paris. Quelques minutes plus tard, le titre ne gagnait plus que 0,43% pour finir la séance en forte baisse de 3,53%. «C'est probablement Klaus Esser (le Pdg de Mannesmann, ndlr) qui fait courir ce bruit. Il a besoin du renfort de Jean-Marie Messier et de Cegetel pour se défendre de l'anglais Vodafone», commente un bon connaisseur du dossier.
Ce qui est certain, c'est que des contacts ont lieu entre Vivendi et les deux protagonistes de cette bataille. Chacun des trois joue gros. Vodafone vise l'Allemagne avec un oeil sur la France. Mannesmann aimerait échapper à Vodafone et prendre pied sur le marché français, le seul d'Europe où il n'est pas présent en force. Vivendi-Cegetel, enfin, est directement concerné par le dénouement de l'affaire: pressé par Klaus Esser, qui possède 12% de SFR, la filiale téléphone mobile de Cegetel, Messier est ég