Le suspense est terminé. Henri de La Croix de Castries prononcer
Castre prendra le fauteuil de président du directoire d'Axa. A compter du 3 mai, ce brillant sujet, 45 ans, actuellement directeur général d'un des plus gros groupes d'assurances mondiaux, remplacera donc le tout-puissant Claude Bébéar (64 ans), son mentor, aux manettes opérationnelles de la maison (lire Libération du 11 janvier). Ce dernier devenu à la faveur de son règne chez l'assureur le nouveau pape du business à la française tant ses réseaux pèsent sur les grandes restructurations en cours prendra alors la place de Jacques Friedmann, ex-patron de l'UAP, à la tête du conseil de surveillance d'Axa.
Formalité. Voilà en tout cas une succession qui s'annonçait délicate et qui prend pour le moment des allures de formalité. Un seul bémol à cette opération modèle: comment les marchés vont-ils réagir à ce jeu de chaises musicales? Toujours sous le charme de Bébéar, l'un des rares patrons français à forcer le respect des Anglo-Saxons et qui incarnait à lui seul Axa, comme Edouard Michelin incarne Michelin, les investisseurs ont-ils déjà pour Castries les yeux de Chimène?
L'impétrant mesure sûrement la difficulté de sa nouvelle tâche. Il est plutôt bien équipé pour y faire face. Profil de gendre idéal, diplômé d'HEC et sorti de l'ENA comme inspecteur des finances le gratin de la haute fonction publique , le nouvel homme fort d'Axa quitte la direction du Trésor en 1989 pour entrer chez l'assureur. C'est David