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Libération

Les gros industriels grognent contre la nouvelle «écotaxe» sur l'énergie. Mal préparées à engager la lutte contre les gaz nocifs, ces entreprises craignent pour leur compétitivité.

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publié le 20 janvier 2000 à 21h50

Fos-sur-Mer, envoyée spéciale.

La chaleur coupe le souffle. Un ouvrier du haut-fourneau a ouvert le hublot donnant sur la coulée de fonte chauffée à 1 473°. Dans le four géant mijote un mélange de minerai de fer et de coke. Un détecteur de gaz CO2 affiche la teneur ambiante: 0,001 ppm (particule par million). Autant dire rien. «On récupère pratiquement tous les gaz de combustion de l'aciérie pour chauffer la cokerie», explique Alain Dufour, responsable du service Environnement de l'usine Sollac (groupe Usinor) de Fos-sur-Mer.

Compétitivité. A l'instar de toute la sidérurgie moderne, le taux de récupération et de recyclage des gaz de combustion de l'usine de Fos ne cesse de croître depuis les années 70. «On ne consomme pratiquement plus de fuel, souligne Alain Dufour. Seulement du charbon, qui dégage davantage de CO2 mais moins de soufre.» Il est vrai que le soufre est un polluant désastreux. Autre voie de réduction des émissions de carbone: le remplacement de la fonte (contenant du carbone) par des ferrailles de récupération (de l'acier presque pur) dans le convertisseur, c'est-à-dire le creuset où se fabrique réellement l'acier. «On pourrait aller jusqu'à tripler le taux de ferrailles, ce qui réduirait encore les émissions de gaz. Mais d'un point de vue économique, ce ne serait plus du tout rentable.»

Conserver leur rentabilité et leur compétitivité, voilà ce qui obsède les entreprises frappées par la nouvelle taxe appliquée aux «consommations intermédiaires d'énergie». C'est-