Ce n'est pas un virage, c'est un tête à queue. Les transports,
premiers pollueurs de France, ne sont absolument pas concernés par le train de mesures contre l'effet de serre. Toutes les solutions retenues lors de la préparation ont été escamotées du plan final. Pourtant, avec 37,7 millions de tonnes d'émissions de CO2 chaque année, ce secteur dépasse très largement l'industrie et l'agriculture. Mais aucune des mesures annoncées hier soir par Lionel Jospin, n'incite fortement les constructeurs de véhicules ou leurs utilisateurs à lever le pied sur la pollution. L'augmentation du prix du carburant? A la trappe. Une écotaxe de 35 centimes par litre est bien au programme mais elle est applicable jusqu'en 2010, soit une augmentation insignifiante de 3,5 centimes par an. Il a suffi d'une tournée des professionnels des transports pour convaincre les responsables de la mission interministérielle du mauvais effet d'une décision plus brutale. Depuis la crise de 1973, aucune augmentation n'a jamais incité les usagers à économiser leurs déplacements en voiture. En revanche, la récente hausse de 9 centimes du litre de gazole a mobilisé quelques centaines de routiers bloqueurs de route. Et au ministère des Transports, obligé de céder une nouvelle détaxe aux patrons transporteurs, on voyait d'un oeil noir une telle mesure, même étalée sur quatre ans. Du coup, seules les augmentations prévues par la loi sur l'air de 1997 restent en vigueur (7 centimes d'augmentation par an sur le gazole p