Les données sur la corruption internationale sont suffisamment rares
pour l'on s'y intéresse même lorsque leur fiabilité n'est pas totale. Une étude publiée hier par Transparency International, une organisation non gouvernementale qui milite depuis 1993 contre la corruption en coopérant avec des entreprises et des Etats, révèle ou plutôt confirme que les industries de la construction, de l'armement et de l'énergie (pétrole, électricité, gaz) sont les secteurs d'activité les plus susceptibles de verser des pots-de-vin aux fonctionnaires des pays émergents.
Sans surprise. Ce constat, qui ne surprend guère, repose sur des interviews menées par l'institut Gallup International auprès de plus de 770 cadres d'entreprise, juristes, experts-comptables, banquiers et responsables de chambre de commerce dans 14 pays émergents (Inde, Indonésie, Philippines, Corée du Sud, Thaïlande, Argentine, Brésil, Colombie, Hongrie, Pologne, Russie, Maroc, Nigeria, Afrique du Sud). Une méthode assez aléatoire. Ainsi, quand on leur pose la question de leurs sources, la plupart des cadres interrogés avouent être informés par des «conversations avec des collègues ou amis» ou par «la presse et les médias».
L'information la plus intéressante de cette étude concerne le niveau de connaissance de la convention de l'OCDE sur la lutte contre la corruption. De toute évidence, celui-ci est proche de zéro. Le problème, c'est que ce texte est censé avoir provoqué une petite révolution dans le monde de la corruptio