Menu
Libération
Portrait

Bruno Bonnell, 41 ans, PDG de la société Infogrames, mène son entreprise ludique en héros rigolo de jeu vidéo. Super mariolle.

Article réservé aux abonnés
publié le 21 janvier 2000 à 21h48

Sanglé dans un justaucorps beige, Bruno Bonnell gravit une échelle

de corde et se livre à un numéro de trapèze volant. Le gaillard, 1,81 m et 85 kg, n'a certes pas la grâce des acrobates du cirque de Pékin. Mais, sous le chapiteau, les employés d'Infogrames sont sous le charme. La scène se passe en octobre 1998 dans un Club Med en Sicile où tous les salariés se retrouvent, tous frais payés, pour fêter le quinzième anniversaire de la société. «C'était pour détendre l'atmosphère», commente aujourd'hui le bateleur professionnel, auteur du numéro.

Bruno Bonnell, 41 ans, gère son entreprise comme il jouerait à un jeu vidéo. A l'entendre, il passe ses journées à s'amuser, c'est pour lui un hobby. Faire des affaires, c'est constamment se mettre en scène ou se donner en spectacle. Toujours de bonne humeur. Prêt à faire le pitre. La tenue décontractée. Fourmillant d'anecdotes. Gesticulant beaucoup. «Il est épuisant», témoignent ses collaborateurs, unanimes. Un employé est revenu exsangue d'un voyage d'une semaine outre-Atlantique où il accompagnait son patron: «On était en réunion du petit déjeuner à 11 heures le soir. Il a une force physique phénoménale. Je ne l'ai jamais vu à plat.»

Bonnell, lui, a passé trois semaines à ce rythme sillonnant les Etats-Unis. L'objet du voyage: GT Interactive, racheté par Infogrames le 16 novembre 1999. Une entreprise mythique pour les passionnés de jeux vidéo; l'éditeur de Driver ou Duke Nukem, best-sellers du genre. Le rachat propulse Infogrames au de