C'est un conflit des temps modernes qui agite en ce moment la Caisse
d'allocations familiales (CAF) de Dijon, un conflit au nom du «respect de la personne», de la «dignité humaine». Depuis quelques mois, les 320 employés de cette CAF travaillent au bord de la crise de nerfs, dépressions en pagaille, pleurs dans les couloirs, démotivations en cascade, désorganisation générale des services. Le nombre de dossiers d'allocataires «en attente» est passé de 1 000 en juin à 17 000 aujourd'hui. La faute, disent les intéressés, aux agissements qualifiés de «pathologiques» de leur directeur, Dominique Laigre, dont ils réclament le départ depuis plusieurs semaines. «Vieille et moche». Hier, lors d'une nouvelle journée d'action, ils étaient 85% à débrayer, d'après les syndicats, pour mettre le patron «hors d'état de nuire». De fait, le récit des mauvais traitements qu'il a infligés à une partie de son personnel laisse perplexe. «Vous êtes vieille, petite et moche», a-t-il dit à une secrétaire. Une autre, dont il voulait se débarrasser, trouvait régulièrement des offres d'emploi stabylobossées sur son bureau. Une ancienne, en âge de partir en préretraite, était constamment convoquée dans son bureau: «"Mais enfin, je ne comprends pas pourquoi vous êtes encore là, à votre âge, me disait-il», confirme l'intéressée. «Il a cassé des gens, mais aussi des services entiers en procédant délibérément à des mutations arbitraires. Des équipes se sont retrouvées sans responsable ou avec un responsabl