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Libération

L'Europe cale sur la taxe Tobin.

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publié le 21 janvier 2000 à 21h30

Cela aurait pu être un joli coup. A l'arrivée, c'est surtout un acte

manqué. Et une cause de «fracture économique» entre la gauche et l'extrême gauche. Le Parlement européen a failli créer la surprise, hier, en rejetant de justesse une résolution d'une taxe (dite taxe Tobin) sur les flux de capitaux spéculatifs. Cette résolution demandait à l'Union européenne d'étudier la faisabilité d'une telle initiative. Il n'a manqué que six voix (223 pour, 229 contre et 36 abstentions), dans un Europarlement à majorité de droite, pour adopter ce texte, qui chargeait la Commission d'établir d'ici à six mois un rapport sur cette taxe. Histoire, selon Harlem Désir (PS), de «mettre un grain de sable dans les rouages de la spéculation». Et de croiser le fer avec une commission réticente («Ce serait une intervention indirecte sur les flux de capitaux, et donc une violation du traité de Rome», jurait le commissaire européen chargé de la Fiscalité, Frits Bolkestein).

Les groupes de gauche et écologiste ont massivement voté pour la résolution. En revanche, l'extrême gauche française et de nombreux socialistes britanniques se sont désolidarisés, votant contre ou s'abstenant. D'où de chaudes explications à la sortie de l'hémicycle. «Une catastrophe», s'est désolé le vert Alain Lipietz, qui regrette une «occasion historique». Et assure que «les trotskistes ont choisi de couler la taxe Tobin» pour prouver que «le capitalisme est incapable de se réformer». Réponse d'Arlette Laguiller (LO), qui a voté