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Libération

L'empire du pneu à l'épreuve du feu. Michelin affirme que la production ne sera pas affectée.

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publié le 22 janvier 2000 à 21h46

«Cela porte un coup au moral. Il y a dix ans, j'avais travaillé dans

cet atelier qui fabriquait alors des pneus pour le génie civil», lâchait vendredi après-midi Edouard Michelin, patron de la Manufacture de pneumatiques, levant les yeux vers l'épais nuage de fumée s'élevant au-dessus d'un bâtiment de l'usine de Catarou à Clermont-Ferrand, un site de production de 50 hectares, coincé entre des HLM et un quartier de la ville ancienne. Depuis jeudi en fin d'après-midi, ce grand bâtiment d'un hectare où étaient stockées en sous-sol 1 300 tonnes de caoutchouc synthétique, à base d'hydrocarbures, est la proie des flammes. La priorité pour les pompiers de l'entreprise et les pompiers civils, renforcés par des effectifs des départements voisins, a été de circonscrire l'incendie, notamment pour éviter qu'il ne se propage à l'atelier Z voisin, où sont fabriqués les mélanges et où sont entreposés des produits inflammables. Mais pénétrer dans le bâtiment était impossible à cause d'une fumée très opaque et des risques d'effondrement, et cinq pompiers ont été légèrement blessés. Vendredi en fin d'après-midi, ils espéraient pouvoir y accéder, afin de dégager certains matériaux et d'avoir une vision plus précise du sinistre. A défaut de parvenir à se rendre maître de l'incendie, le colonel Patrick Bauthéac envisageait de laisser le feu s'éteindre de lui-même, tout risque de propagation étant écarté.

L'origine de cet incendie est encore inconnue, mais il pourrait être lié à la présence, dans