Moulinex passera-t-il l'an 2000? Tandis que la pression monte en
Normandie, berceau de la maison, Pierre Blayau, son PDG, va tenter aujourd'hui, lors d'un comité central d'entreprise, de convaincre les 5500 salariés du groupe que tout est encore possible. Cela ne sera pas facile: c'est le troisième plan de restructuration à la hussarde du fabricant de petit électroménager depuis son arrivée en 1996. Et il y a urgence: la maison a triplé ses pertes au premier semestre de l'exercice 1999-2000, à 213 millions de francs. Au cours des deux dernières années, le chiffre d'affaires est, lui, passé de 9 à 7,5 milliards de francs. Plus alarmante encore, la situation financière: la dette consolidée de Moulinex représente plus de 2,4 milliards de francs pour des fonds propres qui ne sont que d'1,5 milliard. Augmentation de capital. Parant au plus pressé, Pierre Blayau tente actuellement de convaincre ses actionnaires de remettre de l'argent au pot. De source financières, Moulinex négocierait avec eux une augmentation de capital de l'ordre de 800 millions de francs pour se remettre sur les rails. Mais il y a fort à parier que ses partenaires se font tirer l'oreille. A commencer par le premier d'entre eux, le fonds de pension britannique Philipps & Drews, qui contrôle environ 13% du capital. A ses côtés dans le tour de table, Gilbert Torelli, un ancien dirigeant de la maison, et le spéculateur George Soros possèdent respectivement 10% et 3,4%. Pierre Blayau veut les convaincre qu'un appo