La justice américaine ne rigole pas avec la parole donnée. Soupçonné
d'avoir dissimulé une partie de ses liens avec le Crédit Lyonnais, François Pinault risque d'être condamné à restituer l'intégralité des profits 2 milliards de dollars au bas mot qu'il a réalisés sur la juteuse reprise d'Executive Life, une compagnie d'assurances américaine propriétaire d'un énorme portefeuille de junk bonds (obligations à risque).
«Fausses informations». Vendredi, le commissaire californien aux assurances de Californie, Chuck Quackenbush, a annoncé le lancement de poursuites judiciaires contre Pinault et son holding Artémis, au motif qu'il aurait «fourni de fausses informations» aux autorités américaines, notamment en cachant la teneur de certains «accords secrets». Cette procédure fait suite à une première plainte, déposée en octobre par un assuré californien d'Executive Life, Sergio Hernandez, qui utilisait des termes encore plus durs contre le «milliardaire français». Artémis a assuré, hier, que ces «allégations sont sans aucun fondement».
Le méli-mélo vient du fait que, selon la législation américaine, une banque n'a pas le droit de contrôler une compagnie d'assurances. Moins encore s'il s'agit d'une banque étrangère, publique de surcroît. Or c'est bien le Crédit Lyonnais qui a orchestré l'opération de bout en bout, entre 1991 et 1994.
Jean-François Hénin, ancien dirigeant d'Altus, filiale du Lyonnais, avait, le premier, flairé le bon coup: les junk bonds d'Executive Life, ces obligati