Washington, de notre correspondant.
Une fois de plus, la pièce qui se joue cette semaine à Montréal pourrait s'intituler: «les Etats-Unis contre le reste du monde». Le thème est, cette fois, la biosécurité: comment éviter que les progrès foudroyants de la biotechnologie n'entraînent des accidents écologiques ou de santé publique. Les représentants de plus de 130 nations sont réunis depuis lundi dans la ville canadienne pour tenter de conclure, d'ici à vendredi, un Protocole sur la biosécurité. Ce texte établirait des règles internationales pour les échanges d'organismes vivants et de produits ayant subi des modifications génétiques, les OGM. La négociation dure depuis cinq ans. Il y a un an, réunis à Carthagène (Colombie), les négociateurs s'étaient séparés sur un échec retentissant, quand un petit groupe de pays exportateurs de céréales et de soja avaient bloqué tout accord. Ce «groupe de Miami» ne compte que cinq pays (Argentine, Australie, Canada, Chili et Uruguay), mais il est soutenu par la première puissance biotechnologique et commerciale de la planète: les Etats-Unis.
Maîtres du jeu. Le paradoxe est que les Américains sont maîtres du jeu, alors qu'ils n'ont pas le droit de participer directement aux discussions et au vote. Le Sénat n'a en effet jamais ratifié la Convention sur la biodiversité de 1992, le traité international dont le Protocole sur la biosécurité sera un des éléments. «Nous allons à Montréal pour y conclure un accord» assurait pourtant, la semaine derniè