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Libération

Le facteur 35 heures perturbe La Poste.L'accumulation des conflits provoque des retards.

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publié le 25 janvier 2000 à 21h44

Dures journées pour La Poste: les colis s'amoncellent en région

parisienne, tandis que l'application, ou plutôt la non-application des 35 heures provoque une grogne qui galope de bureau en bureau. Depuis le début de l'année, on compte pas moins de 195 arrêts de travail, et le mouvement semble s'accélérer: hier, on recensait 54 établissements touchés par des conflits en Gironde, 19 dans l'Hérault et 7 dans le Doubs. D'autres mouvements affectent Vesoul, Deauville, Belfort, Saint-Brieuc, et des préavis sont déposés dans le Nord, en Ille-et-Vilaine" L'objet du litige est récurrent: les facteurs, soit un petit tiers des 306 000 salariés de La Poste, supportent mal le traitement particulier imposé par la direction à l'occasion du passage aux 35 heures. Alors que leurs collègues au guichet ou dans les bureaux vont passer très simplement de 39 heures à 35 heures, ceux qui livrent le courrier à domicile se voient appliquer la notion de «temps de travail effectif». Concrètement, les tournées sont réétudiées, chronométrées, qui plus est, selon de nouvelles normes (lire ci-dessous). Résultat: certains facteurs sont réputés travailler 36, 37 ou 38 heures, et se voient donc appliquer une réduction de temps de travail de 3, 2, voire une heure (s) par semaine. «C'est normal, affirme la direction, puisque les facteurs cessent leur travail dès que leur tournée est terminée.» C'est faire semblant d'ignorer que l'évaluation des tournées a toujours été un exercice à haut risque à La Poste. En o