Bruxelles (UE) de notre correspondant
Sise au 150, avenue Cortenberg, à Bruxelles, avec les autres services de la Direction générale de la concurrence, la Merger Task Force (MTF, petit nom de cette «unité fusion») ne paye pas de mine: couloirs étroits, petits bureaux, salles de réunion sans âme, moquette élimée, mesures de sécurité inexistantes" Pourtant, ici, on brasse le renseignement d'initié à la pelle. Celui qui permettrait de faire de fantastiques coups en Bourse. Car toutes les entreprises importantes qui envisagent de fusionner ou de prendre le contrôle de leur concurrent doivent notifier à la Commission leur projet afin d'obtenir un feu vert préalable (1). Un pouvoir qui donne le vertige: savoir avant tout le monde que la MTF va recommander aux vingt commissaires d'autoriser ou d'interdire totalement ou partiellement une concentration, voilà qui pèse sa plus-value boursière" «Règlement libéral». Normalement, les entreprises ont une semaine «à compter de la conclusion de l'accord, de la publication de l'offre d'achat ou d'échange ou de l'acquisition d'une participation de contrôle» pour envoyer leur notification, selon le règlement «concentration». Mais rien ne leur interdit de passer un coup de fil à la Merger Task Force avant même que le projet ne soit finalisé: «Nous avons souvent des réunions de prénotification afin de nous mettre d'accord sur les informations à transmettre», raconte un haut fonctionnaire de la Commission. Un ancien du cabinet de Karel Van Miert,