Tokyo de notre correspondante
Quelque milliers de Japonais ont pris hier Nissan pour cible afin de dire non aux restructurations industrielles. Entre 3 000 et 5 000 personnes ont répondu à l'appel du syndicat Zenroren, proche du Parti communiste japonais. «Non aux restructurations chez Nissan!» «Non à la fermeture de Murayama!» «Arrêtez les suppressions d'emplois!»" Par petits groupes disciplinés s'arrêtant aux feux rouges , les manifestants ont traversé le centre de Tokyo pour se retrouver devant le siège de Nissan. A l'automne dernier, la nouvelle direction du constructeur automobile, mise en place par Renault, avait frappé l'opinion en annonçant un plan de suppression d'effectifs de 21 000 personnes, dont 16 000 au Japon. «Cette manifestation n'a rien à voir avec Nissan. Les syndicats ont accepté le plan de restructuration, qui ne comporte aucun licenciement, et n'ont d'ailleurs pas pris part à la manifestation», rétorquait-on hier au siège de Nissan. Patron français. Effectivement, selon les organisateurs de la manifestation eux-mêmes, seuls une trentaine de salariés de Nissan, venus de l'usine condamnée de Murayama, étaient présents hier dans les rues de Tokyo. Mais ils avaient pris la tête du cortège. Car la restructuration engagée chez Nissan a valeur de symbole, et ce d'autant plus qu'elle est menée avec vigueur par un chef d'entreprise étranger, George Ghosn. «Nissan représente le Japon», explique Nobuhiro Owaribe, leader de Zenroren, qui compte environ un milli