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Libération

Michèle, 30 ans de Moulinex et plus de 20 manifestations. Peu de mobilisation, hier à Caen, contre le plan de licenciement.

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publié le 27 janvier 2000 à 21h40

Caen correspondance

Et rebelote. Les banderoles et les autocollants, les micros qui grésillent, les discours pour la défense des emplois de Moulinex" Michèle, 45 ans, ouvrière qualifiée P4, près de trente ans de maison et trois usines, elle connaît. «C'est bien la vingtième manifestation que je fais.»

Hier après-midi, donc, comme «chaque fois qu'il s'agit de défendre notre emploi», elle s'est retrouvée à battre le pavé. C'était, cette fois-ci, devant la préfecture de Basse-Normandie, à Caen. Quelque 200 salariés seulement ont répondu, à l'appel des syndicats CGT, CFDT et FO, à manifester contre le nouveau plan de restructuration du PDG Pierre Blayau. Un plan qui prévoit l'arrêt de la fabrication des micro-ondes à Cormelles-le-Royal et des aspirateurs à Falaise, dans le Calvados, ainsi que l'arrêt de la fabrication du fer à repasser à Alençon (Orne). Soit près de 2000 emplois supprimés.

Résignation. Michèle, non syndiquée, est venue avec sa fille. Elle regrette, encore une fois, qu'«il n'y ait jamais beaucoup de monde. Les gens ont peur ou bien n'y croient plus». Moulinex, où elle est entrée comme beaucoup à l'âge de 16 ans, c'était le gagne-pain de sa ville natale, Mamers, dans la Sarthe. Sur la chaîne, les machines à café et les moteurs.

Les manifestations, à cette époque, c'était pour les augmentations de salaires, la cinquième semaine ou le congé du samedi. Des revendications satisfaites.

Elle est ensuite passée à l'usine de Carpiquet, en 1995: 400 personnes, les moteurs élect