Imaginez. Demain peut-être, Jean-Marie Messier présentera à son
conseil d'administration un grand projet de fusion Vivendi-Mannesman, célébrant ainsi la constitution d'un axe franco-allemand de taille dans le monde merveilleux des télécommunications européennes. L'affaire ne manquerait pas de panache, le PDG du groupe français ne se priverait pas de comparer cette méga-alliance à 350 milliards de francs aux plus belles fusions américaines.
Derrière cette fiction, la réalité pourrait bien prendre corps. Plusieurs éléments vont dans ce sens.
Riposte. A commencer par l'énergie déployée par Klaus Esser, le patron de Mannesmann, pour échapper aux convoitises hostiles du britannique Vodafone qui a lancé contre lui une Offre Publique d'Echange représentant 1 033 milliards de francs. Incapable de résister seul à l'offensive anglaise, Esser a multiplié les appels du pied vers Jean-Marie Messier. A quinze jours de l'échéance du 7 février prochain date à laquelle le résultat de cette OPE sera rendue publique la tension est encore montée d'un cran. Au début des discussions, l'allemand ne parlait que de résister à Vodafone. Et proposait au Français d'échanger Cegetel la filiale télécom de Vivendi contre une participation de ce dernier au capital de Mannesmann. L'opération aurait permis à Klauss Esser de grossir et donc de coûter plus cher à Vodafone. En échange, Jean-Marie Messier affichait une alliance prometteuse qui lui permettait de s'installer solidement en Allemagne. Mais voilà: