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Libération

35 heures: quand Mulhouse s'autogère. La CPAM, empêchée d'appliquer son accord, fait grève le vendredi.

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publié le 29 janvier 2000 à 21h34

Strasbourg, de notre correspondante.

Hier à midi, pour le troisième vendredi depuis le début du mois de janvier, l'écrasante majorité des 600 salariés de la caisse primaire d'assurance maladie (Cpam) de Mulhouse a cessé le travail, en vertu d'une application unilatérale de la loi sur les 35 heures. Certaines caisses ont fermé, d'autres ont tourné au ralenti et quelques milliers d'imprimés supplémentaires ont rejoint les 200 000 dossiers déjà en retard. La première fois, ils étaient 78% de grévistes; la seconde, 83% ­ chiffres confirmés par la direction. Vendredi, un peu plus.

Car les salariés de la Cpam ne comprennent pas pourquoi leur ministère de tutelle, celui de Martine Aubry, les empêche d'appliquer l'accord approuvé par le conseil d'administration de leur caisse et signé avec leur directeur, Joseph Becker, le 25 juin. Motif: le ministère des Affaires sociales ne veut pas agréer d'accord local en l'absence d'accord-cadre national négocié par l'Uncass (Union nationale des caisses de sécurité sociale), un organisme paritaire actuellement présidé par le Medef. Quand on sait l'estime dans laquelle le Medef tient les 35 heures, les Mulhousiens ont de quoi se faire du souci. Ils ne sont pas les seuls: dix-sept accords locaux du même genre (caisses maladie ou vieillesse) sont en panne, pour les mêmes raisons.

Contreparties. L'intersyndicale (CFDT, CGT, CTFC, CGC) avait pourtant le sentiment de s'être comportée en élève modèle des 35 heures. Au cours des réflexions préalables, ell