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Libération

Les couvreurs sacrés par les vents. Les dégâts ont révélé le manque de main-d'oeuvre, comme à La Rochelle.

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publié le 29 janvier 2000 à 21h34

La Rochelle, envoyé spécial.

Le dentiste de la rue Léonce-Vieljeux, en plein centre-ville de La Rochelle, est un homme verni. D'abord, parce que la violence des vents de décembre a modérément blessé ses toits; ensuite, parce que m'sieur Bertrand, le zingueur, Stéphane, 26 ans, et Gérald, la quarantaine, trois maçons-couvreurs, sont assez vite venus s'occuper des fuites qui tâchaient le grand salon habité par des meubles anciens.

L'échelle a été dressée, à 10 mètres au moins. Le plus jeune l'a escaladée, prudemment. Tandis qu'une voix l'accompagnait, montant d'en bas: «Touche la tuile, voir si elle est pas gelée!» Il fait assez froid en ces lendemains de tempête, et la couverture de toit n'aime pas qu'on la prenne d'assaut trop tôt. Il est donc 15 heures. «Y'a beaucoup de casse?» Pas trop, répond la voix haut perchée. Le langage fleuri des toitures évoquera alors des «tiges-de-botte» envolées, une faîtière à refaire, des «mouchettes» à remplacer, une «rive» abîmée dont les dommages subis n'ont rien d'irrémédiable. Ouf!

Dans six mois, au mieux L'histoire voudrait que la pénurie des emplois se soit soudain faite criante, qu'à la question: «Quelqu'un connaît-y un couvreur?», aucun écho ne soit remonté du fond du désarroi. Ni vrai ni faux. Comme le confirme Daniel Ridoret, président de la fédération départementale du BTP de la Charente-Maritime: «Ici, on avait déjà un manque de main-d'oeuvre.» En plus: «On a calculé que l'on comptait un déficit d'environ 150 couvreurs, maçons et cha