Mobilisation ou dispersion? Ils étaient 50 000 à Seattle. Ils seront
50 fois moins à Davos, aujourd'hui. Le front des anti-OMC se lézarde, dirait-on. Non, assurent les intéressés. «Les stratégies d'attaque de la mondialisation divergent parfois, explique Jean-Claude Amara, de Droits Devant!! Mais, à l'arrivée, elles se complètent toujours. On était 90 en 1999, on sera plus de 1 000 cette année.» Réfutant tout «centralisme politique» ou «culte de l'excommunion», les brocardeurs du néolibéralisme s'alignent donc en ordre dispersé au Forum économique mondial. Et revendiquent leur hétérogénéité.
Il y aura ceux qui seront dedans: 15 ONG, triées sur le volet (de Greenpeace à Third world network). Ceux qui manifesteront dehors (CCC-OMC, la Coordination pour le contrôle citoyen de l'OMC, etc.). Et ceux qui resteront à l'écart, comme Attac, gênée aux entournures, pour qui, officiellement, «la manifestation semble être strictement oppositionnelle, et non porteuse de perspectives ou d'alternatives». Off, on fustige la «mobilisation sur le thème «les dirigeants sont sur le trône, tirons la chasse!», du pur anarcho-poujadisme des autonomes allemands». «On n'a jamais été sollicité, se défend Bernard Cassen, le président d'Attac. Davos, c'est fini. De plus, on y était l'an passé.» Il ajoute: «La comparaison de la mobilisation ne sera pas flatteuse, comparée à Seattle.» L'après-Seattle. L'effet Seattle reste encore à digérer. Comme d'autres réseaux anti-OMC, Attac doit faire face à une formi