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Accord à l'arraché sur les OGM.L'Europe obtient le principe de précaution mais pas la traçabilité.

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publié le 31 janvier 2000 à 21h33

Plus de 130 pays ont adopté samedi matin à Montréal un Protocole sur

la biosécurité qui encadrera le commerce des organismes génétiquement modifiés (OGM). Ce protocole qui place sous haute surveillance tous les échanges d'OGM permet notamment aux pays membres de s'opposer aux importations d'OGM jugés dangereux pour l'environnement ou la santé, en vertu du principe de précaution. L'accord a été conclu à l'arraché après quarante-huit heures de bras de fer entre l'Union européenne et les exportateurs du «groupe de Miami», mené par les Etats-Unis et le Canada. Principal responsable de l'échec des négociations de Carthagène (Colombie) en février 1999, ce groupe a dû faire d'importantes concessions aux autres délégations. Les associations de défense de l'environnement ont elles aussi fait pression en organisant des manifestations la nuit de vendredi à samedi.

Les Etats-Unis ont dû accepter que les produits agricoles de base soient concernés par le traité et donc que leurs exportations soient soumises à une autorisation du pays importateur. Aux Etats-Unis, un tiers du maïs et la moitié du soja sont génétiquement modifiés. Le groupe de Miami a aussi dû accepter une définition très ouverte du principe de précaution.

La valeur juridique du protocole par rapport à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a été l'objet d'un conflit majeur entre l'Europe et le groupe de Miami. Les discussions ont finalement débouché sur une formule ambiguë que seul un cas concret de litige devant l'OMC po