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Libération

Chris Gent, gentleman prédateur.En trois ans, il a fait de Vodafone le numéro un mondial du mobile.

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publié le 31 janvier 2000 à 21h33

Le prestigieux magazine américain Forbes a fait de lui son «manager

de l'année» 1999. Pourtant, Chris Gent, 52 ans, pdg du groupe britannique Vodafone Air Touch, ne donne pas l'impression d'être un grand prédateur du monde des affaires. Arborant volontiers chemises fantaisie sur mesure et bretelles idoines, ce Londonien d'adoption devient aujourd'hui le principal allié de Jean-Marie Messier, le patron de Vivendi, dans la grande bataille des télécoms et de l'Internet mondial. Et à en juger par ses appétits et son parcours, Gent risque de se révéler un partenaire ambitieux et redoutable, adepte des offensives éclairs et massives. Flash-back.

Sans diplôme. A 19 ans, sans le moindre diplôme en poche, il fait des débuts modestes à la National Westminster Bank. Puis rejoint la direction de Schröder Computer Services. A 26 ans, l'impétrant change de cap et entre au Parti conservateur. Puis renonce à la politique. En 1985, il devient l'homme fort d'une filiale du groupe Racal, un géant de l'électronique d'outre-Manche qui vient d'obtenir la première licence de téléphonie mobile en Grande-Bretagne. La prometteuse filiale est introduite au Stock Exchange et rebaptisée Vodafone en 1991; Chris Gent patiente encore avant d'en prendre les rênes en 1997.

C'est le début d'une fulgurante ascension industrielle et boursière. Au printemps 1999, Gent réussi son premier coup de maître: menant les négociations tambour battant, il met 60 milliards de dollars sur la table en cash et en actions Vodafo