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Libération

«Si l'Europe veut être une économie de premier ordre""»A Davos, les libéraux donnent des leçons au Vieux Continent.

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publié le 1er février 2000 à 22h30

Davos, envoyé spécial.

Avec le redémarrage des économies européennes, les responsables politiques du vieux continent sont arrivés à Davos gonflés à bloc: «Le climat change en Europe, et nous avons la volonté de relever le défi américain», a lancé le ministre des Finances Christian Sautter, fort des récents chiffres du chômage et de la croissance. Mais l'accueil a été aussi froid que la neige de Davos. Pour les experts présents au Forum sur l'économie mondiale (WEF), l'Europe, qui reste engoncée dans des «rigidités», n'a aucune chance de connaître ce que vivent les Américains depuis neuf ans. Les responsables européens pourront, il est vrai, se consoler en se disant que Davos s'est souvent trompé dans ses prévisions (sur la crise asiatique, sur la reprise des cours du brut, sur la situation russe").

Tout le monde écoute le prix Nobel de l'économie 1999, Robert Mundell, un homme dont le regard devient gentil uniquement lorsqu'il aperçoit son fils de 2 ans trotté dans les couloirs. Mundell est catégorique: pour connaître une croissance forte, l'Europe doit réformer son économie: «Il faut que l'Europe sache ce qu'elle veut. Veut-elle être une économie de premier ordre? Si oui, elle doit s'attaquer à ses trop nombreuses réglementations et à ses monopoles.» «Théoriquement, rien n'empêche de connaître, nous aussi, la nouvelle économie, affirme Horst Siebert, président du très libéral Institut pour l'économie mondiale de Kiel, en Allemagne. Mais les conditions ne sont pas réunies. L'