Bruxelles (UE), de notre correspondant.
L'euro faible, non merci. C'est le message que les onze ministres des finances de la zone euro et la Banque centrale européenne (BCE), réunis hier à Bruxelles, ont envoyé aux marchés, alors que la monnaie unique est passée hier sous le seuil des 0,97 dollar, un record de faiblesse.
Afin d'être bien compris, et pour la première fois de leur courte histoire, l'Euro 11 et la BCE ont publié un communiqué sur le taux de change de la monnaie unique affirmant que «la croissance est désormais très robuste dans la zone euro et de plus en plus enracinée dans la demande intérieure. En conséquence, l'euro a un potentiel d'appréciation, fermement fondé sur la croissance et la stabilité interne des prix. Une économie forte va de pair avec une monnaie forte». En clair, l'euro ne peut que s'apprécier.
Ils veulent ainsi signifier aux marchés qu'ils ne considèrent pas la faiblesse de l'euro comme quantité «négligeable». Les grands argentiers espèrent que ce langage suffira à enrayer sa chute. Ils craignent, en effet, que la BCE ne se croit obligée, jeudi, de relever ses taux d'intérêt afin de soutenir l'euro. Car la hausse du dollar, en surenchérissant le prix des importations, importe de l'inflation. Or, remonter les taux soutiendrait l'euro tout en ralentissant la demande intérieure, ce qui bon pour l'inflation. Mais mauvais pour une croissance, loin d'afficher les chiffres américains: 107 mois de croissance continue et 5,8% au dernier trimestre en g