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Libération

Il y a de l'abus sur la planche à billets. Ras-le-bol des salariés de la Banque de France à Vic-le-Comte et Chamalières.

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publié le 4 février 2000 à 22h27

Clermont-Ferrand, correspondance

«Ignoble», «macho», «parano», «mégalo», «fou», etc. C'est ce que répondent les employés de la Banque de France devant les grilles de la papeterie de Vic-le-Comte, en grève depuis dix jours, ou à la sortie de l'imprimerie de Chamalières, quand on prononce le nom de directeur.

Brimades, humiliations, agressions verbales, notes de service comminatoires sont le lot quotidien des quelque 1 500 employés depuis que Patrick Genin a pris la direction industrielle des deux sites, en novembre 1998. «On l'a mis là pour nous casser», résume un ouvrier, employé à la papeterie depuis vingt-cinq ans. Chez ces ouvriers qu'on considère la plupart du temps comme des «nantis», la motivation de réussir l'euro semble pourtant entière, autant à Chamalières qu'à Vic-le-Comte, malgré l'austérité qui frappe depuis quelques années les deux sites: à la fin de l'année, 720 emplois auront été supprimés par le biais d'un plan social. Dès 1997, les ouvriers de la papeterie sont passés à un rythme de sept jours sur sept.

Dysfonctionnements. «Ici, les gens veulent travailler», souligne un représentant syndical. Mais tout n'est pas si simple. «Je vais prendre mon travail de nuit, et je ne sais pas si, à cause des problèmes techniques, je vais pouvoir travailler!» lance un ouvrier. Avant d'ajouter: «J'y vais, sinon je vais avoir un blâme.» Car l'imprimerie est encore en phase de mise au point pour la fabrication de l'euro, et les agents ne comprennent pas ces interminables tâtonne