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Libération

Tout, vous aurez tout sur le mobile. Seuls les services facturés peuvent rentabiliser les abonnés.

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publié le 5 février 2000 à 22h25

Cannes, envoyée spéciale.

Ca flambe dur dans le mobile. Les mises atteignent des niveaux insensés. Le petit monde de la finance a pris l'habitude d'apprécier la valeur d'un abonné mobile en divisant la valeur en Bourse de la compagnie par le nombre des abonnés. A cette aune, l'opération Vodafone-Mannesmann donne le vertige: chaque abonné mobile de Mannesmann vaudrait aujourd'hui la somme ahurissante de 80 000 F. Le hic, c'est qu'il est très loin de rapporter ce qu'il pèse dans les comptes. Bouygues Télécom s'est livré en interne à un calcul ravageur. Sachant que chaque abonné débourse autour de 4 000 F pour son abonnement, que 60% de cette somme sert à amortir le réseau et à couvrir les frais de fonctionnement, et qu'un quart des clients claque chaque année la porte de son opérateur préféré pour aller chez le concurrent, cela signifie qu'un abonné, valorisé, mettons 20 000 F dans les comptes ­ cas de l'abonné Bouygues Télécom ­, ne «rapporte» in fine à son opérateur mobile, que 6 400 F, en fin de vie, c'est-à-dire au bout de quatre ans" Question: où trouver les 13 600 F qui manquent pour justifier la valeur de 20 000 F donnée aujourd'hui à l'abonné par les financiers?

Toute l'équation des opérateurs repose aujourd'hui sur un pari. Réussir à concocter des services innovants, fortement rémunérateurs et propres à séduire des bataillons d'abonnés en croissance exponentielle. Equation d'autant plus risquée que les opérateurs devront, avant d'encaisser cette manne éventuelle, englo