Alger, envoyé spécial.
C'était, à en croire le patronat français, la plus grosse «opération commando» jamais menée à l'étranger. 120 représentants de grands groupes (Alcatel, Alstom, BNP, Bouygues, Bull, Crédit Lyonnais, Danone, Elf, Paribas, Renault, Thomson CSF, Vivendi") ont débarqué à Alger ce week-end. De quoi prouver, selon le président de Medef international, François Périgot, que la situation politique a changé et qu'«il y a des raisons de croire en une plus grande stabilité favorable à l'investissement direct». C'était surtout une opération de (re)séduction réciproque entre deux pays, prêts à une «refondation» de leur relation. A l'arrivée, beaucoup de grands sentiments, peu de résultats concrets: 4 ou 5 contrats «finalisés» dans le BTP, les télécoms et l'eau notamment, une vingtaine «bien en cours». Les Algériens avaient pourtant déroulé le tapis rouge. Et, malgré un discours sur «l'absence de situation privilégiée pour Paris», pas moins de six ministres algériens sont venus réciter les gammes vertueuses de la libéralisation en cours de l'économie. Les Français ont multiplié les propos volontaristes: les investisseurs étrangers reprennent confiance et il s'agit d'en faire partie.
Vendredi, 15 h, Roissy. Petits fours et champagne, mais point de salon «prestige». «Vous comprenez, c'est Air Algérie», glisse un officiel. Et Air France? La question est taboue, car le dossier reste, comme celui des visas, encore classé contentieux bilatéral. La compagnie française a cessé