Après une demi-heure de retard, on voit enfin quatre jeunes gens,
les héros de l'affaire, descendre avec ostentation les marches d'un immense escalier. Il est 9 h 30, dans un vaste café branché près de la place de la Bastille. Un petit chien noir les accompagne. La mise en scène est grandiloquente. Les participants ont reçu la veille une invitation par courrier électronique: «Spray et Caramail, info ou intox? Toutes les réponses à vos questions.» Après la «cérémonie des marches», les deux fondateurs de Caramail et les deux dirigeants de Spray se disent heureux de mettre un terme aux spéculations censées agiter le petit monde des start-up parisiennes depuis une semaine: «C'est bien une info.» Spray, le portail (site d'entrée sur l'Internet) d'origine suédoise, rachète Caramail. Les motivations? La rapidité, disent-ils. Le premier veut s'implanter plus vite en France, le second s'étendre plus vite dans d'autres pays européens.
Eloges. Fort de deux millions de membres, Caramail enregistre 12 000 nouveaux utilisateurs par jour. C'est, selon la dernière étude Médiamétrie, le deuxième site le plus consulté en France, après Wanadoo (France Télécom). Caramail développera des outils de communication (forums, messagerie instantanée, dialogue en direct) pour l'ensemble des sites du réseau Spray. En janvier, ce dernier avait déjà annoncé le rachat du site Page France destiné aux Français de l'étranger. Les sites de Spray et de Caramail continueront de coexister séparément.
Pendant trois