Au bout de six mois de négociations serrées entre le ministère de
l'Emploi et de la Solidarité et la Commission de Bruxelles, le décret sur la mise en place d'un nouveau dispositif de préretraites, concernant les salariés âgés ayant exercé des métiers pénibles, est paru hier au Journal officiel. Il concerne les salariés ayant travaillé 15 ans à la chaîne, ou la nuit, ou en équipes successives, ou encore les handicapés. Le dispositif pourrait concerner «120 000 à 130 000 personnes sur les cinq prochaines années», entraînant pour l'Etat une dépense «de 18 à 20 milliards de francs sur 11 ans», explique le ministère de la Solidarité et de l'Emploi.
Bruxelles tient à ce que Paris ne dissimule pas sous ce dispositif de nouvelles aides sectorielles prohibées notamment pour l'automobile. De fait, pour le moment seul Renault et PSA vont l'utiliser: 10 000 salariés âgés de Renault et 12 500 de PSA vont ainsi quitter l'entreprise dans les cinq ans à venir. C'est notamment la perspective de ces préretraites qui avait permis de signer des accords 35 heures dans ces deux entreprises. Le nouveau dispositif sera nettement plus onéreux que les préretraites «classiques». Au lieu d'une participation de 80%, l'Etat n'assumera que 20% de son allocation si le salarié est parti en préretraite à 55 ans, 35% s'il est parti à 56 ans, et 50% s'il est parti à 57 ans ou plus. Le reste est à la charge de l'entreprise.
L'opération est néanmoins très intéressante pour une industrie en recherche de gains