New York, de notre correspondant.
A première vue, la grève ressemble à beaucoup d'autres. Devant le siège de Boeing, à Seattle (Washington), des hommes font le piquet, interrompent la circulation et demandent aux conducteurs de les soutenir. A y regarder de plus près, on se rend compte que nombre des hommes qui déambulent pancartes à la main portent costume et cravate.
Depuis mercredi, environ 19 000 ingénieurs et techniciens de Boeing ont ainsi arrêté le travail, pour mener une des plus importantes grèves de «cols blancs» jamais décrétées aux Etats-Unis. «Nous sommes prêts pour une campagne très longue, a affirmé Charles Bofferding, le directeur de la Société des employés et ingénieurs de l'aérospatiale (SPEEA, le syndicat à la tête du mouvement). Nous menons un combat pour tous ceux qui ont construit leur carrière et leur vie autour de Boeing et qui veulent y rester.»
La grève est intervenue après deux jours de pourparlers sur les salaires des ingénieurs et techniciens de Boeing, qui ont abouti à un échec mardi soir. Le SPEEA réclame des avantages similaires à ceux obtenus par les ouvriers de Boeing l'an dernier (hausse de salaires de 4% sur deux ans, puis de 3% la troisième année, sans compter une «prime» de 10%). Boeing refuse. «C'est un peu le monde à l'envers», confiait hier l'un des ingénieurs en grève, «les cols blancs veulent avoir les mêmes garanties que les cols bleus. Mais nous sommes aussi déterminés que n'importe qui.»
Malgré les démentis de la compagnie, le mouve