Washington, de notre correspondant.
Ce n'est pas encore l'alerte rouge. La vague d'attaques par saturation lancée contre de grands sites de l'Internet (Libération d'hier) est probablement le fait de simples cybervandales. Ou, au pire, de cybermilitants qui chercheraient à dénoncer la «marchandisation» de l'Internet. Mais pas de cyberterroristes. Ce qui vient de se passer, reconnaissent pourtant tous les spécialistes de la sécurité, a mis en lumière l'extrême vulnérabilité des sociétés «branchées» dont la «nouvelle économie» dépend de plus en plus des réseaux électroniques.
«Tout le monde sait qu'il serait stupide d'attaquer de front les Etats- Unis, mais aussi qu'il y a des moyens de nous affaiblir ou de nous handicaper de manière indirecte», estime Art Money, secrétaire adjoint à la Défense américaine, responsable des communications. «L'Internet est devenu le talon d'Achille de notre sécurité nationale"», renchérit Michael Vatis, directeur du Centre de Protection des Infrastructures Nationales (NIPC), installé au siège du FBI (police fédérale) à Washington, chargé de coordonner la surveillance et la protection des réseaux informatiques. «Il est désormais possible de paralyser les infrastructures stratégiques du pays par des attaques directes ou indirectes grâce à un effet domino. De telles attaques pourraient être le symptôme d'actions hostiles de la part de puissances étrangères ou de groupes terroristes"», mettait en garde un rapport commandité par l'administration Clinton,