Vendre une entreprise parce qu'elle marche trop bien. C'est le
paradoxe auquel est arrivé son propriétaire, le conseil général de la Vienne. Depuis 1987, date de sa création, le Futuroscope incarnait la réussite d'une collectivité publique à la tête d'une entreprise commerciale. Même si la fréquentation ne paraît pas, en 1999, avoir répondu à toutes les espérances, le parc «de loisirs à caractère scientifique» est devenu en douze ans le deuxième parc français avec 2,7 millions de visiteurs en 1998. Cette même année, la société d'exploitation a réalisé un chiffre d'affaires de 670 millions de francs. Et à l'exception de la première année, s'est révélée bénéficiaire (1). Un succès d'autant plus méritoire que personne, à l'origine, ne croyait au projet de René Monory.
1987: la création. Lorsqu'il jette en 1987 des bâtiments futuristes en pleine campagne poitevine, on raille le président du conseil général de la Vienne. L'ex-président du Sénat n'a, a priori, pas le profil du créateur de parc de loisirs. «Les premières années, on a vraiment fait avec des bouts de ficelle, se souvient Daniel Bulliard, directeur général de la société exploitante. On n'avait même pas de système de comptage. C'était un casse-tête permanent pour remplir les salles.» Le succès va surprendre tout le monde. D'autant qu'à l'origine, le Futuroscope n'était pas un projet économique, mais politique. «Le parc avait pour mission de développer l'image et la notoriété de la Vienne. C'est pourquoi, ajoute Daniel