Bangkok, envoyé spécial.
Avant de quitter ses fonctions ce lundi, il reste à Michel Camdessus, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), après treize années difficiles à sa tête, un ultime «job» à accomplir. Une quasi-formalité, pense-t-il. Juste un petit oral devant les représentants de 190 nations présentes lors de la Xe session de la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) qui a débuté samedi à Bangkok.
Seulement, dimanche, l'auditoire est loin d'être acquis à la cause du FMI, après la crise asiatique, dont la Thaïlande, pays hôte, porte encore les marques ou l'échec de l'OMC à Seattle.Plus généralement c'est l'ensemble des institutions financières issues des accords de Bretton Woods après la guerre (FMI, Banque mondiale, Gatt-OMC) qui ont vu choir leur cote de popularité. Michel Camdessus ramasse donc pour les autres.
Le laquais des pays riches. D'abord une tarte. Un grand barbu s'affranchit des gardes du corps pour lui balancer une pâtisserie à la figure. Robert Naiman anime le Centre de recherche et de conduite économique (1), basé à Washington. Il voit dans Camdessus «un laquais des pays riches qui appliquent des politiques économiques qui blessent les pauvres». Le directeur général feint d'en rire: «J'adore les pâtisseries», «ça fait partie des risques professionnels».
En débarquant au Sikirit Center lieu de la Cnuced, Michel Camdessus compte s'en sortir grâce à son «habitude des grands sommets multilatéraux». Il table au