Jamais grand-messe n'aura été préparée dans une telle fièvre. Réunis
tout au long du week-end à Amsterdam, leur nouveau siège, les dirigeants du groupe EADS, issu de la fusion du français Aerospatiale-Matra, de l'allemand Dasa et de l'espagnol Casa, n'ont pas mégoté hier sur les sourires, les poignées de main et les embrassades. Il s'agissait d'annoncer enfin, quatre mois après l'annonce de sa création, l'organigramme et l'organisation d'une entreprise qui va se situer au troisième rang mondial de l'aéronautique civile et de la défense. Les Français ont ainsi obtenu la responsabilité des activités Airbus, de l'espace, de la stratégie et du marketing. Les Allemands prennent en charge les finances, l'aéronautique (hors Airbus), les systèmes de défense et, accessoirement, la communication. Les Espagnols écopent des avions de transport militaire. Le tout sera dirigé par deux directeurs généraux: le Français Philippe Camus (ancien financier de Lagardère) et l'Allemand Rainer Hertrich. Du travail d'orfèvre.
Missions impossibles. Et pourtant, que de haine, de coups fourrés et d'assassinats en règle derrière la bonhomie affichée! Les places devenant de plus en plus chères avec la vogue des restructurations et des fusions (il n'y a plus que deux grands groupes d'aéronautique et de défense en Europe, au lieu d'une dizaine il y a encore dix ans), beaucoup de dirigeants du secteur sont prêts à tout pour rester ou accéder au top. Ainsi, ces derniers mois, rares étaient ceux qui osaient pa