Wasquehal (Nord), envoyé spécial.
Difficile de faire ses courses à l'hypermarché Continent de Wasquehal. Depuis samedi, le personnel campe devant l'entrée et les clients, s'ils veulent vraiment acheter quelque chose, doivent passer par les issues de secours. «On a été mis devant le fait accompli, avoue un militant. Samedi matin, à quatre heures, les salariés sont venus nous dire: "On fait la grève avec ou sans le syndicat..» Depuis, la CFDT tente de faire entendre le ras-le-bol des 380 salariés à une direction qui fait la sourde oreille. Un court dialogue a bien eu lieu hier matin. «On a juste pu obtenir que l'entretien des rollers, utilisés par les arrière-caisses pour aller chercher les prix, soit pris en charge», râle Claude Detrez, délégué du personnel. Une goutte d'eau dans l'océan de ressentiment qu'expriment Marianne, Sandrine, Monique ou Eliane. Elles ne supportent plus le «harcèlement» du directeur, ses menaces et ses sarcasmes: «L'autre jour il nous a traitées de mémères.»
Fin des pauses-pipi. Avec les 35 heures, le climat s'est encore dégradé. Annualisation du temps de travail, semaines creuses et d'autres pleines, pas vraiment d'embauches: l'accord, signé au niveau national le 13 septembre, aurait dû faire l'objet d'une adaptation locale. Mais le directeur de Wasquehal, Christian Jacob, a semble-t-il préféré édicter lui-même les nouvelles règles. Et l'univers déjà difficile de l'hypermarché s'est mué en royaume d'Ubu. «Avant, on avait des coupures de 1 heure et d