Avec la spectaculaire fusion d'AOL et de Time Warner, la cause
semblait entendue: l'avenir de l'Internet appartiendrait à ceux qui sauraient marier «tuyaux» et «contenus», en jargon Internet, on appelle cela la «convergence». D'ailleurs, n'est-ce pas ce que claironne depuis des mois Jean-Marie Messier, le patron de Vivendi? Eh bien non, répond Arnaud Lagardère, il existe un autre modèle. «Sur l'Internet, nous sommes dans un monde où l'exclusivité n'est pas de mise», souligne l'héritier de l'empire. Selon lui, il y aura donc d'un côté les tuyaux et de l'autre ceux qui les nourriront. Et Lagardère se range résolument dans le second camp en cédant son activité de prestataire d'accès, tout en préparant parallèlement une énorme boutique de «contenus numériques» ouverte à qui voudra.
Deux jours avant la cession de Club-Internet, le groupe Lagardère avait annoncé qu'il fournirait l'ensemble des nouveaux supports de diffusion (Internet, mais aussi téléphones mobiles et télévision interactive), en regroupant les banques de données des différentes filiales de Lagardère Médias. Celles-ci exploiteront tous les produits du groupe, des magazines d'Hachette Filipacchi Médias (n° 1 mondial de la presse magazine) à l'agence photo Gamma, en passant par l'Encyclopédie Hachette. Large palette: information, tourisme, informations pratiques et divertissement.
Inévitables synergies. La nouvelle stratégie a le mérite de la simplicité: «Transformer notre leadership sur les médias traditionnels en leade