Si Renault n'avait pas acheté un tiers de Nissan, l'entreprise
aurait connu en 1999 la plus belle année de son histoire. Le marché européen en pleine forme, une ligne de produits en phase avec les consommateurs ont fait tourner les chaînes de montage à plein régime. Du coup, le groupe a dégagé une marge opérationnelle (ce qui reste quand on a vendu ses produits) impressionnante: 14,5 milliards. Une jolie performance qui ne se retrouve pas tout à fait dans le bénéfice net: celui-ci a fondu de 60%, à seulement 8,8 milliards de francs. C'est que les pertes de Nissan sont passées par là: elles coûtent à Renault 2,165 milliards. Seuls six mois de pertes de l'allié japonais sont pris en compte dans les chiffres annoncés par Louis Schweitzer hier soir. Pour l'an 2001, il faut donc s'attendre à une facture plus salée. Par ailleurs, Renault met 3,8 milliards de francs de côté pour financer le départ en préretraite des 12 500 salariés âgés sur cinq ans. Comme le coût est entièrement pris sur le résultat 1999, dès l'an prochain, Renault engrangera les gains de productivité générés par le départ échelonné de ces milliers de salariés. La direction devra néanmoins résoudre un problème: comment répartir l'effort entre actionnaires et salariés? Alors que les actionnaires de Renault verront leur dividende maintenu au même niveau que l'an passé, comme si Nissan n'était pas intégré dans les comptes, la participation des salariés, est, elle, divisée par deux. Pas certain qu'ils apprécient. Hier