Limoux, envoyée spéciale.
Sylvie Vartan ne chantera plus «Myrys, pour être jolie sans faire de folie». La marque de chaussure à petit prix, fondée à Limoux (Aude) en 1920 par la famille Riu, est morte. Presque deux ans jour pour jour après avoir repris le chausseur audois à la barre du tribunal de commerce, Klesch Capital Partners, le groupe d'investisseurs britannique, doit confirmer aujourd'hui en comité central d'entreprise la cession progressive des 91 magasins de la marque à d'autres enseignes et la fin de la production dans l'usine de Limoux, qui emploie encore 178 salariés.
A la dérive. Certes, dans le monde de la chaussure, Myrys n'est pas un cas isolé. Le secteur a terminé l'année 1999 avec un chiffre d'affaires en recul de 3% et une chute de la production de 7%. A Romans, Stéphane Kelian est à vendre. La mort de Myrys, avec son concept de fabrication et de magasins intégrés, était-elle pour autant inéluctable? «Objet de multiples pressions, le tribunal de commerce de Limoux a systématiquement donné son feu vert aux plus mauvais plans de reprise, c'est-à-dire ceux qui privilégiaient le maintien de l'emploi à court terme au détriment de la solidité du repreneur», commente un expert du dossier.
Repris par Bata en 1985, l'un de ses principaux concurrents, puis, en 1994, par l'homme d'affaires Jean-Louis Canat, au passé douteux, Myrys tombe, en février 1998, dans l'escarcelle d'un groupe encore inconnu en France, KCP. Celui-ci hérite d'une entreprise à la dérive: en vingt