Cannes, envoyée spéciale.
Lorsqu'ils se projettent dans le futur, les éditeurs de jeux vidéo voient des clients partout. Aux arrêts de bus comme dans les avions ou devant leurs postes de télévision. Ils jouent seuls, en famille ou en réseau grâce à l'Internet. La cour de récréation qui est en train de se dessiner n'est plus limitée par aucune barrière physique. Déjà, l'an dernier, les éditeurs de jeux avaient crevé le plafond en réalisant un chiffre d'affaires de 17 milliards de dollars, dépassant celui des salles de cinéma. L'avenir est encore plus prometteur: Infogrames parie sur une croissance de 30% par an sur trois ans à périmètre constant («Et on n'est jamais à périmètre constant», rappelle Bruno Bonnell); Yves Guillemot, le patron d'Ubi-Soft, ambitionne une progression à peu près similaire. Car tous sont persuadés, comme Patrick Melchior, directeur général du britannique Eidos, que leur «industrie va connaître une révolution plus forte dans les cinq prochaines années que celle qu'elle a connue lors des cinq dernières années».
Au Milia, le marché international du multimédia où ils étaient réunis la semaine dernière à Cannes, les éditeurs n'avaient que le mot «réseau» à la bouche. Personne ne mesure encore trop la nature et le poids des bouleversements amenés par l'Internet. Mais tous s'y préparent, à commencer par les Français, qui contrôlent un tiers du marché mondial. A toutes fins utiles, ils créent des sites, ouvrent des portails de jeux. Havas Interactive a profité