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Libération

Le pétrole entame la marée descendante. En une semaine, après les déclarations de Clinton, le cours a chuté de 5 dollars.

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publié le 22 février 2000 à 22h41

C'est un peu comme le poker menteur, il suffit de parler pour faire

monter l'adrénaline. Depuis une semaine, tout a changé sur le marché du pétrole et pourtant il ne s'est quasiment rien passé. Le baril a chuté, passant de 30 il y a quelques jours à 25,8 dollars hier, sans que les pays pétroliers ne touchent d'un iota leur volume de production. Les autorités américaines se sont simplement inquiétées à haute voix, mercredi, du niveau historiquement élevé du cours de l'or noir et le ministre saoudien du pétrole a juste précisé le lendemain que celui-ci avait atteint un point culminant, qu'il finirait bien par descendre avec la fin de l'hiver dans l'hémisphère Nord et qu'il n'y avait donc pas lieu de «s'affoler».

De cet échange, le marché a retenu deux choses: les Etats-Unis n'étaient pas disposés à laisser le pétrole poursuivre son ascension en raison des risques que ce mouvement pouvait faire peser sur l'expansion américaine, et les pays pétroliers avaient une assez bonne idée du seuil à ne pas dépasser. La réaction a été immédiate, les cours ont amorcé leur descente.

L'après-crise. Le problème, c'est que si tout le monde s'accorde sur le fond ­ stabiliser le cours de l'or noir dans une fourchette de 20 à 25 dollars le baril ­ de nombreuses divergences subsistent sur la forme, c'est-à-dire quand et comment. Les pays pétroliers ont perdu tant d'argent durant la grave crise de 1998, quand les prix du brut avaient atteint des bas historiques, qu'ils cherchent aujourd'hui à récupére