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Libération

Trop-plein d'emploi aux Pays-Bas. Avec un taux de chômage historiquement bas, les entreprises manquent d'employés et font appel à la main-d'oeuvre étrangère.

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publié le 22 février 2000 à 22h41

Amsterdam, de notre correspondante.

Quand l'embauche bat son plein, l'agence pour l'emploi débauche. Faute de chômeurs à placer, le Bureau du travail (ANPE néerlandaise) va se débarrasser d'un tiers de ses 8 500 employés dans les trois années à venir. Grâce à une croissance économique de 3% depuis trois ans, le nombre des chômeurs est passé de 520 000 en 1994 à 200 000 aujourd'hui, soit 2,6% de la population active au quatrième trimestre 1999: le taux le plus faible depuis 1980.

Dans n'importe quelle rue commerçante d'Amsterdam, les cafés, restaurants, magasins divers ont collé sur leur porte un petit papier souvent écrit à la main: on recherche du personnel. Lorsque l'on parle de «crise» aux Pays-Bas, ce n'est plus celle de l'emploi, mais celle de la main-d'oeuvre. «Les besoins en personnel sont criants», reconnaît Jasper Kat de la VNO, le syndicat des patrons néerlandais. Presque tous les domaines sont touchés. En tête: le secteur de l'informatique et des technologies de communication. Ensuite, ceux de la santé, de l'enseignement, de la métallurgie, du bâtiment, et, dans une moindre mesure, de l'hôtellerie. En fait, presque toute la main-d'oeuvre est rare. «Nous avons mis une annonce pour un représentant dans la région de Rotterdam, et nous n'avons eu que 4 réponses, toutes insuffisantes. Il y a cinq ans, nous aurions reçus 50 ou 60 lettres!», relate Ans Terbach, chef du personnel du grossiste de papier Proost & Brandt.

Grande mobilité. Dans une situation de quasi-plein empl