La rumeur couvait: hier, Alcatel a confirmé l'acquisition de
Newbridge Networks Corporation, le leader canadien du marché d'une technologie: l'ATM (Asynchronous Transfer Mode). La transaction s'élève à 7,1 milliards de dollars (46,5 milliards de francs). C'est la plus forte acquisition de Serge Tchuruck depuis son arrivée à la tête d'Alcatel en 1995. L'opération prend la forme d'une offre publique d'échange: 0,8 action d'Alcatel pour une action Newbridge.
La dernière emplette conséquente du français remonte en 1998 quand le quatrième équipementier en télécom mondial avait acheté DSC, le spécialiste américain des réseaux numériques pour 4,4 milliards de dollars. La dégringolade du cours d'Alcatel à l'automne 1998 avait rabattu les prétentions du groupe qui s'était contenté de quelques start-up. Cette acquisition est primordiale: Newbridge apporte une technologie, celle des commutateurs ATM, une pièce essentielle dans le développement des réseaux de télécommunication à haut débit. A l'Idate, institut spécialisé dans les télécoms, on souligne le caractère quelque peu paradoxal de cette opération. Les premiers développements sur l'ATM remontent à vingt ans. Et cette brique qui manque aujourd'hui à Alcatel, l'équipementier était précisément en train de la construire avec l'aide du Cnet de Lannion, un centre de recherche de France Télécom.
«Dommage qu'Alcatel n'ait pas su sortir son produit ATM à temps», déplore Laurent Balcon, consultant de l'institut, qui note que ce sont les opér