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Libération

Chaussures André: une pause dans la bataille.

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publié le 24 février 2000 à 22h38

La bataille pour le contrôle de Groupe André est entrée hier dans

une curieuse phase judiciaire. En fin de journée, le tribunal de commerce de Paris a donné satisfaction à la requête de la direction de l'entreprise, en reportant de deux mois l'assemblée générale prévue le 29 février. Motif officiel? La sérénité des débats aurait pâti de la confusion qui règne entre actionnaires. Face à ses assaillants (les fonds d'investissement Atticus et Guy Wiser-Pratte) qui menaçaient de les renverser en AG, les responsables du chausseur français ont tout fait pour gagner du temps.

Jean-Louis Descours et Jean-Claude Sarazin, respectivement président du conseil de surveillance et PDG, dénoncent les méthodes de leurs agresseurs, et veulent montrer que ces derniers mènent une action de concert pour prendre le pouvoir en faisant l'économie d'une offre publique d'achat. Actuellement, Atticus se situe juste en deçà du seuil (32,5%) obligatoire de déclenchement d'une OPA et Wiser-Pratte détient 8,7% des actions.

Descours et Sarazin savent que «l'action de concert» risque d'être difficile à prouver. En réalité, les dirigeants d'André (y compris Marc Ladreit de Lacharrière, l'actionnaire ami de Jean-Louis Descours) recherchent activement un chevalier blanc, un acheteur qui soit en situation de faire une offre, et les sauve d'un coup d'Etat. Tout se passe comme si Descours, Sarazin et Lacharrière avaient acquis la conviction que leur avenir au sein d'André était compromis, et que la seule façon de so