La croissance est généreuse: il n'y a pas que l'Etat a avoir reçu
l'an dernier une «cagnotte». La plupart des entreprises se posent actuellement la même question que le gouvernement: comment employer l'argent «en trop»?
Les années passées, la réponse coulait de source: priorité au désendettement. Mais, les comptes ayant été assainis, l'utilisation des profits redevient une vrai question embarrassante. «Il y a trois pistes possibles: réinvestir les bénéfices sur le long terme pour créer de la valeur, augmenter les dividendes ou pourquoi pas racheter ses propres actions», explique Olivier Gourragne chez Fidelity, un grand fonds anglo-saxon.
Redistribuer les profits aux salariés est une quatrième piste rarement évoquée. La croissance des rémunérations a pourtant été faible l'année dernière, malgré le retour de l'emploi. Les entreprises qui distribuent du bénéfice sous forme de participation ou d'intéressement le font souvent avec parcimonie. Ainsi, Renault a divisé la participation de ses salariés par deux, alors que le résultat d'exploitation a explosé. La Société générale n'est guère plus généreuse: malgré des bénéfices en hausse de 85%, la participation n'a quasiment pas augmenté dans la banque de Daniel Bouton. Drôle de manière de remercier des salariés, pourtant fidèles lors de la bataille contre la BNP" Investir? Aujourd'hui, seules les fusions-acquisitions semblent justifier de dépenser de l'argent, comme Renault, à qui Nissan coûte 1,9 milliard de francs cette année. O